Gabb32 - Diffuser et transférer des techniques de production agroécologiques entre agriculteurs bios et conventionnels

Echanges entre bio et conventionnels - Crédit photo : GABB32

Le Gabb32 s’est donné pour vocation de susciter et de pérenniser les conversions en agriculture biologique (AB) mais aussi de transférer des techniques alternatives aux intrants chimiques auprès des agriculteurs conventionnels à travers différents dispositifs (accompagnement technique collectif par production, colloques sur les techniques alternatives et l’agriculture du carbone, diffusion d’information technique et réglementaire, élaboration de références systèmes en partenariat avec le réseau régional, conférences techniques et thématiques, Forum de la Bio…).


Le Gabb32 initie ainsi et accompagne, avec ses partenaires locaux, des démarches de producteurs sur des techniques innovantes liées aux grands enjeux actuels, notamment ceux liés à l’agro-écologie et à la préservation de la ressource en eau (en termes qualitatif et quantitatif) : Techniques Culturales Superficielles, couverts végétaux, cultures associées (notamment céréales/légumineuses), grandes cultures sans intrants …

Les actions entreprises ces dernières années ont donné lieu à une importante dynamique dont les objectifs peuvent être énumérés comme suit :
 Identifier les difficultés et les obstacles rencontrés par les agriculteurs nouvellement convertis en agriculture biologique et les agriculteurs innovants proches des techniques d’AB mais ayant encore recours à certains intrants chimiques
 Identifier les pratiques innovantes portées par les agriculteurs expérimentateurs AB et conventionnels
 Créer des lieux de dialogues et d’échanges entre producteurs et acteurs des filières bio et conventionnelles afin d’améliorer les performances techniques et économiques des exploitations du Gers
 Identifier les facteurs clés pour poursuivre et renforcer le transfert de connaissances et de techniques innovantes vers les producteurs conventionnels
 Identifier les freins et leviers pour déployer ces actions de transfert sur d’autres territoires, pour d’autres types de cultures, dans d’autres contextes organisationnels (pour des publics en formation agricole initiale…).


Pour en savoir plus : www.gabb32.org



Le GABB 32 organise régulièrement des rencontres bout de champ. Le 18 juin 2014 par exemple, pour plus de 30 participants, sur la levée des cultures derrière les couverts : cultures semées en direct après roulage, cultures semées après travail du sol ou trèfles semés dans les céréales chez Jean-Christophe Bady, agriculteur biologique à Ansan (32).

La ferme
Jean-Christophe Bady est agriculteur bio sur 131 ha de SAU à Ansan dans le Gers. Ses sols sont majoritairement en argilo-calcaire. Il a fait le choix d’avoir des rotations longues, et s’intéresse à la complémentarité des cultures : ainsi, il ne sème quasiment plus que des cultures associées. Il implante des couverts végétaux (généralement un mélange de nombreuses espèces) dans un objectif principal d’autonomie en azote et de couverture du sol. Jean-Christophe a réalisé ses premiers essais de semis direct de cultures en septembre 2012. Il augmente petit à petit la surface semée en direct sur sa ferme. Cela lui permet entre autre de réduire forment le nombre de passages et donc la consommation de carburant sur ses parcelles.

La rencontre « bout de champ »
Une rencontre « bout de champ » a été organisée le 18 juin dernier chez Jean-Christophe : il a semé du soja et du sarrasin en direct d’une part, et avec travail du sol préalable d’autre part.
Dans toutes les parcelles observées, un couvert  végétal a été semé fin d’été 2013. Il était très développé au moment de la destruction (8 à 10 tonnes de matière sèche /ha). Les semis des cultures d’été ont été réalisés mi mai 2014.

Soja et sarrasin semés en direct :
Le couvert végétal a été roulé avec un rouleau Marqué à l’avant du tracteur et le semis des cultures a été effectué avec le semoir de semis direct Gaspardo Directa situé à l’arrière du tracteur. Le soja a été associé avec du carthame en mélange dans le semoir.
L’avoine présente dans le couvert  s’est relevée et a refait des graines. Mais elle ne gêne pas trop l’agriculteur à partir du moment où la concurrence avec la culture est limitée  car le triage est réalisé à la ferme. En fauchant l’avoine, elle repart tout de même un peu, et refait un épi 15 jours après.
Un important paillage est présent au sol. Il permet de faire écran par rapport à la levée de nouvelles adventices et permettra également de maintenir une température relativement douce au niveau du sol lors des chaleurs de l’été. (observations déjà réalisées l’an passé sur sarrasin où la parcelle semée en direct souffrait moins de la chaleur)
Le soja a bien levé. Les conditions climatiques étaient bonnes après le semis. L’année dernière (printemps particulièrement humide), Jean-Christophe avait semé du soja en direct mi mai. Il avait plu après le semis et les graines avaient pourri.
Le sarrasin a plutôt bien levé mais souffre un peu pour le moment (certains pieds apparaissent rouges). En présence de trèfle blanc associé (semé dans la céréale précédente), les pieds de sarrasin se trouvent parfois en dessous du trèfle. Après la visite de parcelle, il a plu 20 mm et le sarrasin a redémarré.

Soja et sarrasin semés après travail du sol 
Pour la restitution du couvert (1 mois avant le semis) et la préparation du semis ont été réalisés deux déchaumages, un passage de cultivateur à ailettes puis un passage de herse rotative. Le semis a été réalisé avec le semoir Gaspardo.
Le soja est associé à de la caméline. (semis de la cameline avec un semoir type « accord » à la volée sur passage d’écrouteuse après le soja). Les cultures de sarrasin et soja ont bien levé. Le liseron semble plus présent dans la parcelle de soja semée après travail du sol que dans celle semée en direct.
Toutes ces parcelles sont à suivre dans les mois qui viennent ! (développement puis rendement et enfin marge brute)

Le « message » de Jean-Christophe
« Je réalise de nombreux essais sur ma ferme. J’ai eu des réussites et des échecs. Je trouve que l’on apprend de ses échecs. On peut aller voir ce que font les autres agriculteurs pour s’en inspirer mais il est important de faire des essais sur ses propres parcelles afin de valider ou non un itinéraire. En effet, les conditions de sol, de pluie etc… chez soi ne sont jamais identiques à celle du voisin. »

Anne Perrein, GABB 32

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